Chapitre VI

Du pied, Ben Ouafa poussa la lourde pierre servant d’ancre à sa barque de pêche. Elle tomba dans l’eau avec un « plouf » sourd, et la barque s’immobilisa presque aussitôt.

On était sorti des eaux territoriales égyptiennes et la ligne basse de la côte ne se discernait plus sur l’horizon. Partout, c’était la mer calme et bleue. Une mer pour cartes postales et pourtant réelle, que les rayons du soleil parsemaient de vifs éclats d’or.

Immobilisées côte à côte, « La Belle Africaine », toute blanche, assurée sur ses deux ancres et les voiles carguées, et la vieille barcasse déglinguée de Ben Ouafa, offraient un contraste violent. Le schooner, luisant de tous ses cuivres et de ses couleurs fraîches, possédait la beauté racée d’un lévrier de course ; la barque de l’Arabe, au contraire, avec son bordage troué comme une écumoire, ses flancs couverts de bernacles et de mousse, son mât geignant et sa voile rapiécée, n’était que ruine, et l’on pouvait se demander comment elle réussissait encore à tenir la mer.

Elle tenait la mer pourtant puisqu’elle avait conduit « La Belle Africaine » en cet endroit, juste au-dessus, aux dires de Ben Ouafa, de la mystérieuse « pieuvre de roc ».

À présent, Morane, Reeves et Clairembart, penchés au-dessus de la lisse du schooner, tentaient de sonder les profondeurs marines, mais la polarisation leur permettait seulement une vision diffuse sur une étendue d’un bleu profond coupé d’éclairs aveuglants. C’était un peu comme s’ils avaient tenté de regarder à travers un mauvais miroir qui leur aurait uniquement renvoyé leurs images déformées. Pourtant, la « pieuvre de roc » devait se trouver derrière ce miroir, dont il fallait franchir la surface brillante pour accéder ainsi au monde secret des solitudes sous-marines.

— Je propose d’explorer les environs à l’aide du masque et du tube respiratoire, dit Reeves. En nageant à la surface, nous pourrons ainsi avoir une vision nette du fond. Bob et moi nagerons, et Jérôme nous suivra dans le canot pneumatique. De cette façon, nous pourrons prendre un peu de repos de temps en temps.

L’Américain se tourna vers Morane et continua :

— Ce sera un excellent entraînement pour toi, mon vieux. Quand tu auras appris à considérer sans crainte un monde qui n’est pas le tien, un monde silencieux où la distance même semble abolie, tu pourras alors t’y plonger grâce au scaphandre autonome et partir à la recherche de la galère. Avant tout, il nous faut reconnaître les lieux pour savoir si notre vieil ami Ben Ouafa ne nous a pas conté une de ces fameuses blagues de pêcheur.

Clairembart approuva de la tête.

— Vous avez raison, Frank, dit-il. Il faut reconnaître les lieux d’abord. Si nous avons la certitude d’avoir jeté l’ancre au-dessus du récif cherché, nous pourrons renvoyer aussitôt Ben Ouafa et nous mettre à la besogne. Sinon…

La main de Morane gifla violemment l’air, comme s’il chassait une mouche importune.

— Inutile de mettre à nouveau les choses au pire, Professeur. Explorons d’abord. Ensuite, nous discuterons. Allons Frank, je suis prêt à recevoir ma première leçon d’homme-poisson.

Reeves eut un signe à l’adresse de deux des marins marseillais.

— Montez la malle verte sur le pont, dit-il.

Les deux marins disparurent par l’écoutille, pour en émerger quelques minutes plus tard, porteurs d’un grand coffre d’aluminium peint en vert foncé et qu’ils déposèrent sur le pont.

— Commençons par nous déshabiller, dit Reeves.

Il fallut seulement quelques secondes à Bob et à son ami, pour se dépouiller de leurs vêtements et passer des slips de toile. Frank ouvrit alors le coffre et en tira deux paires de palmes en caoutchouc ressemblant à de gigantesques pattes de grenouilles, deux masques, également en caoutchouc et munis d’un hublot ovale en plexiglas, deux tubes de métal au bout recourbé et deux ceintures supportant chacune un long couteau à manche de liège dans sa gaine. Frank passa l’un des masques à Morane, après en avoir frotté intérieurement le hublot à l’aide d’un chiffon imbibé de savon liquide afin d’empêcher la buée de s’y déposer.

— Mets-toi cela sur le visage, dit Reeves, le nez à l’intérieur, en ayant soin de serrer la courroie de fixation, mais pas trop. C’est cela. Souffle violemment par le nez…

Morane obéit et l’air, décollant le bord du masque, s’en échappa avec un gargouillement désagréable.

— Aspire fort maintenant toujours par le nez.

Le vide fit soudain s’aplatir le masque, à la façon d’un accordéon, et le hublot de plexiglas, tiré en arrière, heurta le nez de Bob. Reeves se mit à rire.

— Il te va à ravir, dit-il. Tu fais bien un peu Martien avec ton gros œil unique, mais l’endroit où nous nous rendons est aussi étrange que doit l’être la planète Mars… Passons au tube respiratoire à présent. Tu le places à gauche de ton visage, sur le côté et sous la courroie du masque, juste devant l’oreille. C’est cela. Essaye l’embouchure maintenant…

L’embouchure en question était formée par un bourrelet de caoutchouc garni de deux protubérances destinées à être engagées derrière les dents du plongeur. Bob prit l’embout entre ses lèvres et serra les mâchoires dessus. Quand il se mit à respirer, l’appareil fit entendre une série de sons profonds comme ceux produits par quelque cor de chasse enroué. Morane avait l’impression de sucer une énorme pipe vide, et il se sentait un peu ridicule. Reeves semblait s’amuser plus que jamais.

— Tu as l’air d’un indien fumant le calumet de la paix, fit-il en rigolant. Si tu avais une plume piquée dans les cheveux, l’illusion serait parfaite.

Morane arracha l’embouchure du tube de ses lèvres. Son impression était pareille à celle éprouvée lorsqu’il prenait ses premières leçons de pilotage, quand le moniteur lui montrait le fonctionnement des commandes.

— Tout à l’heure, dit-il, avec un peu de mauvaise humeur, j’avais tout du Martien. À présent, je te fais songer à Sitting Bull. Quand donc aurais-je réellement l’air d’un plongeur sous-marin ?

— Cela viendra, Bob, cela viendra… Dans l’eau, tu nageras sur le ventre en te contentant, pour avancer, de battre mollement des pieds. Quand tu auras bien pris le rythme, tu pourras, grâce aux palmes, progresser rapidement sans te servir des bras. Pour voir vers le fond, longe bien ton visage sous l’eau et respire normalement par le tube. Pour descendre, il te suffira de te plier en deux, comme si tu voulais toucher tes pieds avec les mains. Quand tu remonteras, ton tube sera plein d’eau. Pour le vider, il te suffira de souffler très fort. L’eau jaillira et tu pourras alors respirer à nouveau.

— Compris, dit Morane. Il me pousse déjà des nageoires, comme à un jeune poisson.

— Ne te prends pas pour un requin dès le début, conseilla Reeves. Demeure sagement à la surface et contente-toi de regarder. Pour notre première sortie, nous allons nous contenter de survoler le fond, si je puis m’exprimer ainsi. L’exploration proprement dite sera pour plus tard… Passe tes pattes de grenouilles maintenant, et ne laisse pas trop tes pieds au soleil, sinon le caoutchouc va durcir et te faire mal.

Pendant qu’avait lieu cette brève initiation, Jérôme, le valet de chambre du professeur Clairembart, avait gonflé rapidement le canot pneumatique à l’aide du petit compresseur destiné à remplir les bouteilles d’air comprimé des scaphandres autonomes. Le canot fut jeté par-dessus bord tout contre le flanc du schooner. Se laissant glisser le long du plat-bord, Jérôme prit place dans le frêle esquif.

Leurs larges pieds palmés clapotant sur les planches, Morane et Reeves traversèrent le pont. Au passage Clairembart leur serra chaleureusement les mains.

— Soyez prudents, dit-il. Et bonne chance… Dommage que je sois trop vieux pour accomplir de telles prouesses nautiques, sinon je vous accompagnerais.

Morane posa la main sur l’épaule du vieillard.

— N’ayez aucun souci, Professeur. Si nous nous trouvons au-dessus de la « pieuvre de roc », nous le saurons. De votre côté, surveillez notre ami Ben Ouafa. Il serait bien capable de lever l’ancre avant notre retour…

— Il n’en fera rien, dit Clairembart. Nous le payerons seulement quand nous serons certains d’avoir été conduits au bon endroit, et Ben Ouafa aime trop les billets verts…

L’un après l’autre, Morane et Reeves allèrent rejoindre Jérôme dans le canot pneumatique. Reeves saisit une des rames caoutchoutées et, lentement, sur son impulsion et celle de Jérôme, le canot s’éloigna. Au bout d’une centaine de mètres, Frank s’arrêta de pagayer.

— Nous allons entrer dans l’eau ici, dit-il, et nager en décrivant un grand cercle. Jérôme nous suivra dans le canot, prêt à nous aider à monter à bord en cas de fatigue. Es-tu prêt, Bob ?

— Je suis prêt, dit Morane en abaissant le masque sur son visage et en s’assurant de son étanchéité.

Reeves se laissa glisser à la mer et se mit à nager. Bob le suivit, s’allongeant sur le ventre dans l’eau tiède. L’embout du tube bien fixé entre les dents, il tenta de respirer normalement et y parvint presque aussitôt. Quand il eut assuré son équilibre, il se mit à battre doucement des pieds. Alors, le visage résolument plongé dans l’eau, il ouvrit les yeux.

Sous lui, un monde étrange se révéla soudain, séparé seulement du monde réel par la lame mince et vibrante de la surface, ce miroir devenu à la fois plancher et plafond, ciel et terre. Mais ici, ce ciel et cette terre étaient faits d’eau.

Jusqu’à ce jour, Morane avait cru qu’aucun spectacle n’égalait celui s’offrant à l’aviateur penché, du haut de la coupole vitrée de son appareil, vers le sol. Pourtant, la vision se révélant à lui en cet instant dépassait tout ce qu’il avait pu imaginer jusqu’alors. Dans une lumière bleutée, irréelle, un paysage de rêve se détachait avec une étrange précision. Rochers, collines et failles, le tout couvert d’une végétation insolite d’algues et de madrépores à travers de laquelle des bancs de poissons évoluaient, rapides et ordonnés. De grands animaux aux formes équivoques semblaient brouter paisiblement l’herbe marine. Mais étaient-ce bien des animaux ou seulement des rocs ?

Un silence de fin du monde régnait sur cet univers semblant appartenir à une autre dimension de l’espace. Le temps lui-même paraissait aboli, tout comme la pesanteur et la distance.

Peu à peu, le premier effet de surprise passé, le relief sous-marin se précisait encore. Bob surplombait, d’une dizaine de mètres peut-être, une longue arête rocheuse allant en s’effilant. De chaque côté de l’arête, dont les flancs descendaient en pente abrupte, les silhouettes devenaient imprécises, noyées dans un bleu de plus en plus opaque.

Lentement, se servant uniquement des pieds comme moyen de propulsion, Morane se mit à suivre l’arête du côté opposé à celui où elle s’effilait, au bout de deux ou trois cents mètres, l’arête s’articula à une sorte de nœud rocheux, d’où d’autres arêtes, toutes semblables, ou presque, à la première, se prolongeaient dans d’autres directions.

Une joie soudaine, si violente qu’il en oublia pendant quelques secondes de respirer, empoigna Morane. La « pieuvre de roc » était là, sous lui, et la galère reposait sans doute entre deux des tentacules rocheux, perdue dans le bleu mystérieux des profondeurs. Bob avait envie de plonger dans ce bleu, très loin, pour toucher du doigt le secret enfermé sous la mer. Mais un peu d’eau, pénétrant par l’orifice du tube, le fit tousser et le rappela à la réalité.

Il releva la tête et regarda autour de lui. Le canot était à une vingtaine de mètres de distance. Bob nagea vigoureusement dans sa direction et s’accrocha au bordage de caoutchouc. Frank Reeves, déjà remonté à bord, lui tendit la main et, aidé par Jérôme, le hissa à ses côtés. Étendus au fond du canot, haletants, ils restèrent un long moment sans parler, mais la joie peinte sur leurs visages en disait davantage qu’un long discours.

— Alors, ça y est, dit finalement Morane. Nous l’avons trouvée…

Reeves secoua la tête d’avant en arrière, en signe d’affirmation.

— Il n’y a pas à douter, fit-il, c’est bien l’endroit. Reste à savoir maintenant si la galère sera au rendez-vous.

D’un mouvement lent de la main droite, Bob écarta la frange de cheveux drus et noirs collés à son front par l’eau.

— Elle y sera, affirma-t-il d’une voix forte. Nous avons découvert le plan de Fosco Pondinas là où le Professeur affirmait qu’il se trouvait. Le plan nous a conduits au diadème, et le diadème ici. La galère doit donc, elle aussi, exister…

Frank approuva.

— Tout prouve même qu’elle existe… Mais où ? Parviendrons-nous à la découvrir ?

— Pourquoi pas ? demanda Morane. La chance nous a servi jusqu’à présent. Aucune raison pour qu’elle nous lâche au moment où nous touchons au but…

— J’admire ta confiance, mon vieux Bob. Pourtant, la chance seule ne suffira pas. Pour atteindre la galère, il nous faudra aller voir au fond de la mer et explorer consciencieusement chaque espace compris entre les arêtes tentacules. En attendant, il serait utile de dresser une carte schématique du récif, afin de connaître le nombre exact d’arêtes et pouvoir ensuite opérer de façon méthodique avec les scaphandres autonomes.

Déjà, Morane se redressait et rajustait son masque.

— Quand nous rejetons-nous à l’eau ? demanda-t-il. Je me sens pousser des ailes… Des nageoires, je veux dire…

Le professeur Clairembart, appuyé à la rambarde de la « Belle Africaine », surveillait l’approche du canot pneumatique. Quand celui-ci fut à portée de voix, il demanda, sans parvenir à cacher tout à fait son anxiété :

— Avez-vous trouvé quelque chose ?

Morane, assis en équilibre instable sur le bordage de caoutchouc, ses pieds palmés baignant dans l’eau et le masque remonté sur le front, eut un geste rassurant.

— Tout se passe parfaitement, Professeur. Ben Ouafa ne nous a pas menti, La « pieuvre de roc » est là. Il ne nous reste plus qu’à découvrir la galère…

Le sursaut d’allégresse de Clairembart fut à ce point violent que les lunettes du vieux savant quittèrent son nez. Il eut juste le temps de les cueillir au vol pour les empêcher de tomber à la mer.

— La galère ! La princesse Nefraït ! hurlait le vieillard. C’est le plus beau jour de ma vie !…

— Ne jetons pas le manche avant la cognée, dit Bob en prenant pied sur le pont. La « pieuvre de roc » couvre une surface d’un kilomètre carré environ et ce ne sera pas une petite besogne que d’y repérer une galère engloutie voilà deux mille ans…

Cette déclaration eut le don de tempérer un peu la joie de Clairembart.

— Vous la trouverez, dit-il. Je le sais… Je le sais… Vous et Frank la trouverez…

Après s’être débarrassé de son masque et de ses palmes, Morane s’enroula dans la couverture que lui tendait un des marins.

— Nous espérons réussir, Professeur, dit-il. Cependant je dois encore être initié aux secrets de la plongée avec l’appareil autonome, et cela ne sera pas une mince affaire. Je suis aviateur mais pas scaphandrier.

— Tu t’en tireras très bien, intervint Reeves. L’expérience avec le tube respiratoire a été concluante et, dans quelques jours, tu me rendras des points…

Bob ouvrait la bouche pour répondre, mais une série de cris gutturaux l’en empêcha. Du pont de sa barcasse déglinguée, Ben Ouafa les hélait et, malgré leur ignorance quasi totale de l’arabe, Morane et Frank comprirent qu’il était question de billets verts.

Bob désigna le vieux pêcheur.

— Vous feriez bien de lui régler son dû, Professeur, dit-il. Plus vite ce vieux requin aura pris le large, plus vite nous pourrons commencer à travailler sérieusement.

— Ne disons pas trop de mal de notre ami Ben Ouafa, fit Clairembart. C’est peut-être un vieux requin gourmand de billets verts, mais il nous a néanmoins rendu un fier service. Sans lui, nous n’aurions jamais découvert le récif…

— C’est juste, convint Morane. Tout compte fait, Ben Ouafa a bien mérité son salaire, puisqu’il a tenu ses engagements…

Une heure plus tard, la barque du vieil Arabe n’était plus qu’un point minuscule, au loin, sur la mer. Le soir tombait et la faim commençait à se faire sentir. Aussi, Morane, Reeves, Clairembart et les trois Marseillais ne tardèrent-ils pas à goûter à l’excellente cuisine de Jérôme qui, entre beaucoup d’autres dons, possédait celui de maître queux.

Après le repas, assis dans la cabine arrière, Clairembart, Reeves et Morane s’attachèrent à dresser un plan de campagne. Servi par ses études d’ingénieur, Bob avait établi une carte assez exacte du récif. Celui-ci, avec son nœud rocheux et ses arêtes qui, au nombre de douze, s’élançaient dans tous les sens à la façon des tentacules d’une pieuvre, figurait en réalité une sorte de massif montagneux en miniature. Il possédait ses crêtes, ses sommets et ses vallées. Dans une de ces dernières, la galère devait reposer, invisible de la surface à cause de l’opacité toujours plus épaisse des eaux. À la profondeur de vingt-cinq brasses, seuls les rayons bleus parviennent encore. Pour trouver la galère, il faudrait donc, comme l’avait affirmé Reeves, aller y voir de près.

— Nous ancrerons « La Belle Africaine » au-dessus du nœud rocheux auquel les arêtes tentacules viennent s’articuler, décida Morane. De là, jour après jour, nous plongerons dans chaque vallée et l’explorerons minutieusement. Quand nous aurons découvert l’épave nous la visiterons et en repérerons l’emplacement. Il ne restera plus alors qu’à remonter le sarcophage et le trésor funéraire à l’aide du palan différentiel.

— Ce projet me semble parfait, dit Reeves. Il ne tient évidemment pas compte des impondérables, mais en tenir compte serait les prévoir et nous ne sommes pas sorciers. Nous attendons votre avis, Professeur…

Clairembart enleva ses lunettes et considéra longuement ses deux compagnons. Dans ses prunelles soudain rétrécies, la même ardeur juvénile demeurait mais atténuée, eût-on dit, par un vague regret.

— J’ai une seule chose à dire, mes amis, c’est que je voudrais pouvoir vous accompagner au fond de la mer. Pourtant, la jeunesse de l’âme ne peut compenser les défaillances du corps. Si vous réussissez à trouver et à remonter le sarcophage de la princesse Nefraït, vous aurez fait le bonheur de mes vieilles années.

Une larme perla au coin de l’œil gauche du vieillard et coula doucement le long de son nez.

— Nous réussirons, Professeur, vous pouvez en être certain, dirent d’une même voix Bob et Frank.

Et ils se sentaient réellement décidés à réussir, non seulement parce que l’entreprise leur tenait à cœur, mais aussi pour permettre au savant de réaliser son vieux rêve : contempler les restes perdus de Nefraït, la princesse Fantôme.

D’un doigt impatient, Clairembart avait écrasé son unique larme, pour prendre aussitôt un air faussement acariâtre et dire :

— Ces fichues lunettes ! Chaque fois que je les enlève elles me font pleurer comme un enfant !…

 

La Galère Engloutie
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